25/04/2015
US Army en Ukraine : "Armageddon in progress"
Washington et sa stratégie de la tension :
Les trois cents instructeurs militaires américains à l'oeuvre en Ukraine préparent explicitement une guerre contre la Russie. « Plus le conflit va se poursuivre, plus les bombes vont devenir puissantes, dangereuses »*, explique le parachutiste américain Crocker (173rd Airborne) aux hommes de la Garde nationale ukrainienne – issus des bataillons bruns de M. Iaroch, nouveau gourou de l'armée de Kiev...
Non moins explicite, M. Iatseniouk – Premier ministre allié de M. Iaroch – déclare que les escarmouches dans le Donbass vont devenir un grand affrontement...(25/04 :« l'Ukraine doit se préparer à lutter davantage »).
L'impulsion part de Washington. M. Kerry s'acharne à désigner la Russie comme la cible. Hier matin au Canada, lors d'une réunion du Conseil de l'Arctique (donc en présence aussi du représentant russe), il a accusé Moscou de violer « les accords de Minsk » conclus en février dernier sous égide franco-allemande.
Grief insolite : en réalité le Pentagone et la Maison Blanche, voulant mener le jeu, sont gênés par ces accords « européens » de Minsk. Déjà en février 2014 ils avaient été gênés par l'accord politique conclu (et déjà sous égide franco-allemande) entre le président Ianoukovitch et ses adversaires, et ils l'avaient fait déchirer aussitôt par le putsch de Maïdan.
Mais comme une « rupture des accords de Minsk » pourrait être considéré comme un casus belli à l'encontre de la Russie, les Etats-Unis font semblant de leur accorder de l'importance.
Et ils s'appuient sur leurs deux annexes en Europe de l'Est : M. Tusk (Varsovie), qui dit que Moscou veut envahir la Pologne ; et Mme Grybauskaïté (Vilnius), qui crie que Moscou veut envahir l'Europe.
La politique de Washington est d'américaniser l'Europe de l'Est et l'Ukraine : c'est-à-dire en évincer les Européens. « Fuck EU » est le leitmotiv de la neocon Victoria Nuland, vice-secrétaire d'Etat chargée de l'Europe... Cette politique pourrait déboucher sur une guerre contre la Russie, catastrophe souhaitée par les plus Folamour au Pentagone ; elle passe de toute manière par une stratégie de la tension. Son outil a été l'OTAN (cf. les propos du boutefeu danois en 2014) ; il est désormais l'intervention directe de « conseillers militaires » américains. En attendant la suite : Armageddon in progress.
_______________
Réaction de lecteur : << Cogito a publié le 24 Avril 2015 à 12:15 - L'armée US s'ingère dans les affaires européennes, en formant des miliciens putschistes qu'elle a fait accéder au pouvoir via une "révolution colorée" de plus, afin d'en faire des militaires mercenaires aux ordres lorsque les US auront enfin réussi à déclencher une guerre ouverte contre notre voisin-allié russe...... Et ça ce n'est pas une "grave provocation", une "violation scandaleuse de souveraineté" conduisant à une "rupture temporaire des relations et traités".. Quand au centaines d'Ukrainiens massacrés pour les interêts US : ce sont des "victimes collatérales", Comme en Irak, Afghanistan, Vietnam, Lybie, Syrie,etc.. Attend on la IIIeGM pour s'opposer?? >>
12:13 Publié dans Russie-Ukraine-etc | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : états-unis, russie, ukraine
Commentaires
NUKE 'EM ALL
> Guerre chaude qui aboutira fatalement à une guerre nucléaire :
- de par leur situation géographique, les Etats-Unis sont globalement invulnérables dans un conflit conventionnel ;
- aidée par le "général Hiver" (qui, rappelons-le, a conduit à des pertes de plus de 90% dans les rangs de la Grande Armée, grosso modo la même chose - en comptant les hommes morts en déportation- dans l'armée de Paulus), la Russie est invincible dans ce même contexte de guerre conventionnelle.
La guerre nucléaire, avec la puissance des armes actuelles : personne n'imagine ce que c'est. Envisager un nouvel Hiroshima, cela aurait autant de sens que l'eût été d'entrevoir un "nouveau Gravelotte" (bataille de la guerre de 1870-71) au matin du premier jour de la bataille de Verdun.
______
Écrit par : Feld / | 25/04/2015
NOS RESPONSABLES
> On pourrait attendre des responsables politiques européens en général (et français en particulier) qu'ils s'opposent à de telles pratiques et au danger qu'elles représentent, au nom des intérêts de l'Europe, qui ne sont pas nécessairement ceux des Etats-Unis.
Mais vous me répondrez (et vous aurez raison) qu'ils ne se préoccupent plus guère de véritable politique.
Outre cette objection, sans aller jusqu'à faire de pas mal de nos dirigeants des "agents de l'étranger", il est surprenant de voir le nombre d'anciens "young leaders" parmi eux :
http://fr.wikipedia.org/wiki/French-American_Foundation
______
Écrit par : sven laval / | 25/04/2015
OTAN
> Comment les Français peuvent-ils avoir une indépendance s'ils ne ressortent pas de l'OTAN ?
L'OTAN n'est-il pas un organisme aux mains des américains ?
Tous les grands pays d'Europe étant présents dans l'OTAN, les Américains n'ont-ils pas désormais les mains libres pour faire leurs "affaires" en Europe ?
Au secours M. Eisenhower ! ("Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l'énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble.")
franz
[ PP à Franz - En 1991, tout a été dit quand les Etats d'Europe occidentale ont accepté - malgré la dissolution du pacte de Varsovie - que l'OTAN ne se dissolve pas, et qu'elle devienne un outil américain global à missions extensibles... C'était la vassalité sans fard, et contre nos propres intérêts. ]
réponse au commentaire
Écrit par : franz / | 26/04/2015
[rien de nouveau à l'ouest (suite)]
> " Je pense qu’une des faiblesses de la politique étrangère américaine est que trop souvent nous réagissons plutôt précipitamment aux événements quand ils se produisent. Il nous manque la perspective et la vision à long terme qui est essentielle pour une politique qui soit viable. "
NIXON 1969
______
Écrit par : franz / | 26/04/2015
Les commentaires sont fermés.